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Le Curcuma

Le mot curcuma vient du terme sanskrit Kartouma qui a donné kourkoum en arabe. Le curcuma proviendrait d’Asie du sud-est, et particulièrement d’Inde, qui est le plus grand producteur du monde. Puis, il aurait gagné progressivement toute l’Asie. C’est un pilier des médecine ayurvédique et chinoise ; et il est réputé pour favoriser la circulation de l’énergie vitale : le Qi.

Curcuma

Description Botanique

Le curcuma est une plante triploïde stérile, qui proviendrait de curcumas sauvages.

C’est une plante herbacée, vivace grâce à son rhizome écailleux, qui porte de nombreuses racines.

Il présente des feuilles engainantes, elliptique, qui possèdent une nervure centrale principale et des nervures secondaires disposées comme les bardes d’une plume.

Les fleurs sont jaunes et se regroupent en un épi bractée, pouvant atteindre 20cm.

Son nom latin est : Curcuma longa L.

Il appartient à la famille des Zingibéracées.

La partie utilisée est le rhizome.

On peut le confondre avec d’autres curcumas, par exemple : Curcuma xanthorrizae, qui n’ont pas la même composition chimique.

Usages traditionnels

L’EMA précise que le curcuma peut être utilisé en cas de troubles digestifs tels que : digestion lente, flatulence, nausées. (2)

L’OMS ajoute qu’il peut être utilisé dans les problèmes articulaires, ainsi que pour les règles douloureuses.

Ce qu’en dit la science

Il est utile de préciser que le Curcuma longa est une des plantes médicinales les plus étudiées au monde. Les curcuminoïdes, et notamment la curcumine, ont des cibles pharmacologiques pléthoriques, et donc les publications scientifiques (de qualité variable) se multiplient. Voici quelques exemples, la curcumine inhibe les cyclooxygénases de type II, la lipooxygénase, certains facteurs de transcriptions pro-inflammatoires (NFκB), le VEFG (facteur activant l’angiogénèse) … De plus, la curcumine active les enzymes antioxydantes : glutathion peroxydase, superoxyde dismutase. Toutes ces actions (liste non exhaustive) montrées in vitro, n’ont pas forcément de réalité clinique. De solides études sont nécessaires. (3)

De très nombreuses études in vivo ont également été menées. Par exemple, la curcumine inhibe la progression de très nombreux cancers, induits chez l’animal (foie, pancréas, sein, poumons) ; elle aurait des effets hépatoprotecteurs, en stimulant l’expression des enzymes de détoxification, en chélatant les métaux (fer), et en protégeant les hépatocytes contre des substances toxiques (bléomycine, tétrachlorure de carbone) ; elle serait gastroprotectrice ; elle aurait des propriétés antidiabétiques de type 2… (1,4) Malgré toutes ces propriétés supposées, il n’y eu que peu d’études cliniques solides chez l’homme.

Un petit essai clinique, a montré que l’administration de curcuma (dosage et extrait inconnu) était plus efficace qu’un placebo, pour soulager les douleurs ostéoarthritiques. (5)

Un petit essai clinique, a montré que le curcuma (dosage non précisé) améliorait les symptômes induits par une dyspepsie fonctionnelle, de manière équivalente à l’oméprazole. (6)

Un essai clinique, randomisé, en double aveugle, a montré qu’un extrait de curcuma, à 500 mg, permettait de diminuer la stéatose hépatique non alcoolique plus efficacement qu’un placebo (78,9 % vs 25,7 %). (7)

En savoir plus
  • Curcuminoïdes : curcumine, desméthoxycurcumine, bisdesméthoxycurcumine …
  • Huiles essentielles : α-turmérone, β-turmérone, zingébérène, curcumène, germacrone, bisabolène, caryophyllène …
  • Polysaccharides hydrosolubles : ukonanes
  • Acides phénols : acide caféique
  • Autres : protéines, lignanes, alcaloïdes…
A fortes doses, le curcuma peut entrainer des troubles digestifs. Au niveau européen, l’agence européenne de santé, EFSA a fixé la prise maximale journalière à 180 mg de curcumine. Il pourrait interférer avec les traitements anticoagulants : il faut donc rester prudent. Attention à son utilisation concomitante avec des chimiothérapies anticancéreuses, il pourrait diminuer ou augmenter l’efficacité de certains médicaments. Il faut toujours demander conseils à un médecin ou pharmacien hautement qualifié. On déconseille son utilisation thérapeutique chez l’enfant, la femme enceinte et allaitante (manque d’études). Attention à la qualité des spécialités à base de curcuma.
Il est contrindiqué en cas d’obstruction des voies biliaires.

Sources

 

  1. Lorrain E. Grand manuel de phytothérapie. 2019e éd. Dunod; 1290 p.
  2. EMA. Curcumae longae rhizoma [Internet]. European Medicines Agency. 2021 [cité 12 mai 2022]. Disponible sur: https://www.ema.europa.eu/en/medicines/herbal/curcumae-longae-rhizoma
  3. Kunnumakkara AB, Bordoloi D, Padmavathi G, Monisha J, Roy NK, Prasad S, et al. Curcumin, the golden nutraceutical: multitargeting for multiple chronic diseases. Br J Pharmacol. juin 2017;174(11):1325‑48.
  4. Kotha RR, Luthria DL. Curcumin: Biological, Pharmaceutical, Nutraceutical, and Analytical Aspects. Molecules. 13 août 2019;24(16):2930.
  5. Wang Z, Jones G, Winzenberg T, Cai G, Laslett LL, Aitken D, et al. Effectiveness of Curcuma longa Extract for the Treatment of Symptoms and Effusion-Synovitis of Knee Osteoarthritis : A Randomized Trial. Ann Intern Med. 1 déc 2020;173(11):861‑9.
  6. Yongwatana K, Harinwan K, Chirapongsathorn S, Opuchar K, Sanpajit T, Piyanirun W, et al. Curcuma longa Linn versus omeprazole in treatment of functional dyspepsia: A randomized, double-blind, placebo-controlled trial. J Gastroenterol Hepatol. févr 2022;37(2):335‑41.
  7. Rahmani S, Asgary S, Askari G, Keshvari M, Hatamipour M, Feizi A, et al. Treatment of Non-alcoholic Fatty Liver Disease with Curcumin: A Randomized Placebo-controlled Trial. Phytother Res PTR. sept 2016;30(9):1540‑8.

 

Les informations ci-dessus font souvent référence à un usage médicinal traditionnel et sont issues de références bibliographiques en annexe
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