La Valériane
Valériane vient du latin valere qui signifie : fort, courageux. Son utilisation remonte à l’Antiquité puisque Hippocrate et Galien la recommandaient pour lutter contre les insomnies. Au Moyen-âge, la religieuse Hildegarde de Bingen le préconisait comme calmant. A partir du XVIème siècle, elle fut utilisée pour traiter l’épilepsie. On retrouve dans les écrits historiques, des traces de l’utilisation de la valériane par les français lors de la Première Guerre Mondiale, pour lutter contre les angoisses liées à la guerre.
Description Botanique
Elle est commune en Europe, sauf sur le pourtour méditerranéen, et pousse dans des endroits ombragés et humides tels que : fossés, bords de ruisseaux, forêts.
Plante herbacées vivaces par ses parties souterraines. Elle présente une tige dressée et cannelée, des feuilles divisées en de nombreuses folioles et des fleurs blanc rosé regroupées en cymes ombelliformes. Toutes la plantes dégagent une odeur très particulière qui attire les chats.
Son nom latin est Valeriana officinalis L.
Elle appartient à la famille des Caprifoliacées.
La partie médicinale est constituée du rhizome, des racines et des stolons.
La réputation de la valériane officinale n’est plus à faire. Cette plante est utilisée depuis des siècles pour les problèmes de sommeil, les angoisses, l’excès de bile noir (tempérament nerveux dans la médecine hippocratique.
L’EMA précise que la racine de valériane peut être utilisée en cas de tension nerveuse, et de problèmes de sommeil.
De nombreuses études, chez l’animal, ont montré que la valériane agirait sur le système gabaergique (le GABA étant le principal neurotransmetteur inhibiteur) en inhibant sa recapture et en stimulant sa libération. Chez le rat, une injection d’un extrait de valériane diminue de manière significative les comportements anxieux lors du test du labyrinthe .
Une méta-analyse, publiée en 2020, s’appuyant sur une soixante d’études cliniques, a montré un léger bénéfice de la valériane lors de problèmes d’insomnies et d’anxiété. L’inconstance des résultats s’expliquent par le fait que : les préparations de valériane sont souvent mal définies et de qualité très inégale, par exemple, si les valépotriates sont bien anxiolytiques, ils ne se retrouvent qu’en très faible quantité dans les préparations ; et par la faible robustesse des essais cliniques menés. (3)
Un petit essai clinique randomisé en double aveugle, a montré qu’une dose de valériane (100 mg), administrée 1h avant une chirurgie, diminuait l’anxiété de manière significative par rapport au placebo. (4)
- Iridoïdes (valépotriates) : valtrates, isovaltrates … ces composés sont retrouvés de manière inconstante et sont instables. Ils augmenteraient la stimulation gabaergique.
- Acides sesquiterpeniques : acide valérénique (présente un effet sédatif chez la souris et modulant l’activité gabaergique.) (2)
- Flavonoïdes : isovitexine
- GABA, glutamine et arginine
- Alcaloïdes pyridiniques : valérianine
Sources
- Lorrain E. Grand manuel de phytothérapie. 2019e éd. Dunod; 1290 p.
- Yuan CS, Mehendale S, Xiao Y, Aung HH, Xie JT, Ang-Lee MK. The gamma-aminobutyric acidergic effects of valerian and valerenic acid on rat brainstem neuronal activity. Anesth Analg. févr 2004;98(2):353‑8.
- Shinjyo N, Waddell G, Green J. Valerian Root in Treating Sleep Problems and Associated Disorders-A Systematic Review and Meta-Analysis. J Evid-Based Integr Med. déc 2020;25:2515690X20967323.
- Pinheiro MLP, Alcântara CEP, de Moraes M, de Andrade ED. Valeriana officinalis L. for conscious sedation of patients submitted to impacted lower third molar surgery: A randomized, double-blind, placebo-controlled split-mouth study. J Pharm Bioallied Sci. avr 2014;6(2):109‑14.
- Edwards S, da Costa Rocha I, Williamson E, Heinrich M. Phytopharmacy : an Evidence-Based guide to herbal medicinal products. 1st éd. Chichester: Wiley Blackwell; 2015. 416 p.
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