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La Rhodiole

Dioscoride, célèbre médecin grec, décrivit la plante dans son traité De Materia Medica. Il lui donna le nom de Rhodia riza qui signifie : odeur de rose, car sa racine dégage une odeur agréable, ressemblant à celle de la rose. Des pays tels que : la Russie, les pays scandinaves, utilisaient depuis plusieurs millénaires la rhodiole, afin d’améliorer leurs capacités physiques (endurance, vigueur sexuelle, force) et leurs capacités cognitives (mémoires, humeur, stress). C’est à partir des années 40, que des études de grand ampleur ont été menées pour démontrer les propriétés adaptogènes de la rhodiole.

La Rhodiole

Description Botanique

La rhodiole est une plante vivace grâce à son rhizome, qui peut atteindre plusieurs kilogrammes, avec l’âge. Elle est très résistante aux basses températures, et peut croitre à des altitudes dépassant les 3000m. On la retrouve à l’état sauvage dans les régions montagneuses et froides de l’Europe, l’Asie et l’Amérique du nord. En France, elle pousse dans les Alpes, les Pyrénées, et les Vosges.

Elle présente une tige dressée, nom ramifiée, composée de feuilles ovales, dentées et sessiles. Les fleurs sont jaunâtres et regroupées en corymbes. C’est une plante dioïque, car les fleurs mâles et femelles sont portées par des pieds distincts.

Son nom latin est : Rhodiola rosea L.

Elle appartient à la famille des Crassulacées.

La partie utilisée est le rhizome.

Usages traditionnels

L’EMA considère que le rhizome de rhodiole peut être utilisé comme adaptogène en cas de stress, de fatigue, et de sensation de faiblesse.

On peut noter l’utilisation traditionnelle de cette plante dans de nombreux pays : Russie, Mongolie, Scandinavie, afin d’améliorer les capacités physiques et mentales.

Ce qu’en dit la science

De très nombreuses études in vitro et in vivo ont été menées, et ont permis de mettre en avant des propriétés : antidépressives, anxiolytiques, anticholinestérasiques, neuroprotectives, antifatigues, antioxydantes et immunomodulatrices.

Un essai clinique, randomisé, en double-aveugle, a montré qu’un extrait de rhodiole présentant un effet antidépresseur un peu plus faible que le médicament de référence, la sertraline, mais avait un meilleur profil de tolérance. (2)

Un petit essai en double-insu s’est intéressé à l’effet anxiolytique d’un extrait de rhodiola. Pendant 14 jours, des personnes ont reçu soit l’extrait de rhodiola (200 mg matin et midi) soit un placebo. Une amélioration significative de l’humeur, et une diminution de l’anxiété ont été montrées chez les personnes recevant l’extrait de plante. (3)

En savoir plus
  • Phénylpropanoïdes : rosavine, rosarine, rosine, androsine
  • Dérivés du phényléthanol : salidroside, viridoside, dérivés du tyrosol
  • Flavonoïdes : rodioline, rodionine, rodiosine …
  • Monoterpènes : rosaridine, rosiridine
  • Tanins : catéchine, proanthocyanidines
  • Triterpènes : daucostérols
  • Acides phénoliques : acide chlorogénique, acide hydroxycinnamique, acide caféique
  • Huiles essentielles : géraniol, myrténol …
La rhodiole est une plante très bien tolérée. De rares cas d’agitations ont été décrits. Elle doit être utilisée avec prudence chez les personnes prenant un traitement antidépresseur, ou neuroleptique. Un suivi doit être instauré. Elle pourrait interférer avec les médicaments psychiatriques (antidépresseurs, benzodiazépines, neuroleptiques …).
L’absence de données d’innocuité contre-indique son utilisation chez la femme enceinte, allaitante, et chez l’enfant de moins de 18 ans. Elle ne doit pas être utilisée chez les personnes bipolaires.

Sources

  1. Lorrain E. Grand manuel de phytothérapie. 2019e éd. Dunod; 1290 p.
  2. Mao JJ, Xie SX, Zee J, Soeller I, Li QS, Rockwell K, et al. Rhodiola rosea versus sertraline for major depressive disorder: A randomized placebo-controlled trial. Phytomedicine Int J Phytother Phytopharm. 15 mars 2015;22(3):394‑9.
  3. Cropley M, Banks AP, Boyle J. The Effects of Rhodiola rosea L. Extract on Anxiety, Stress, Cognition and Other Mood Symptoms. Phytother Res PTR. déc 2015;29(12):1934‑9.

Les informations ci-dessus font souvent référence à un usage médicinal traditionnel et sont issues de références bibliographiques en annexe
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